Le train d'atterrissage est dit classique, lorsqu'il est constitué d'un élément principal disposé sous la voilure ou dans le fuselage en avant du centre de gravité, ainsi que d'un élément secondaire placé à la queue de l'appareil, qui permet de diriger l'avion au sol. Cette disposition fut adoptée pour les premiers avions et continua à être utilisée pour les avions légers de l'aviation générale.
Alors que cette disposition a disparu après les années 1945 pour les avions de transport, il faut attendre les années 1960/1970 pour la voir également disparaître sur la plupart des avions légers, car l'ensemble est particulièrement instable pendant les phases de décollage et d'atterrissage.
Actuellement, les avions de voltige aérienne et certains ULM restent encore équipés de roulettes de queue.
L'élément principal peut être composé de deux atterrisseurs et l'élément secondaire d'une roulette, d'un patin ou d'un ski pour le vol en montagne.
Avantage du train classique
Simplicité et légèreté.
Inconvénients du train classique
Son manque de visibilité vers l'avant au roulage au sol (avions Stampe, Tiger-Moth, etc.) et son pilotage délicat par vent de travers pendant les phases de décollage et d'atterrissage.
La position du centre de gravité se trouve derrière les roues du train principal qui supporte l’essentiel du poids de l’avion.
Pendant la phase de décollage, il faut pousser sur le manche pour déjauger la roulette de queue et amener l'avion en ligne de vol. Cette manœuvre va engendrer un effet gyroscopique perturbateur (dû à l'influence du couple de l'hélice) sur la tenue de l'axe de la piste.
Les atterrisseurs principaux sont composés chacun :
- d'un amortisseur ; voir Différents types amortisseurs
- d'une ou deux roues ; voir Roues et Pneumatiques
- de freins ; voir Freins et circuit de freinage
Le but de cet article n'est pas d'étudier tous les atterrisseurs classiques, mais simplement de voir les systèmes les plus utilisés.
Sur les avions à ailes basses, les atterrisseurs principaux sont généralement fixés sur le longeron principal de l'aile. Ci-dessous le Jodel D-140.
Sur Jodel 112, l'amortissement est obtenu par compression de rondelles de caoutchouc dur empilées dans le fût de la jambe de train. Voir amortisseur du Jodel 112.
Sur les avions à ailes hautes, les atterrisseurs principaux sont en principe fixés sur le fuselage.
Comme ci-dessous le Piper PA 18.
Ou le Cessna 180-a
L'atterrisseur du Cessna 180 est composé d'une lame qui fait office d'amortisseur.
Actuellement, la majorité des atterrisseurs fixes ou rentrants sont composés d'amortisseurs oléopneumatiques.
Le principe de fonctionnement d'un tel amortisseur est décrit dans la page Différents types d'amortisseurs
Il existe deux types principaux d'atterrisseurs :
- l'axe de l'atterrisseur passe par l'axe de la roue sur la photo à gauche ;
- l'axe de l'atterrisseur ne passe pas par l'axe de la roue sur la photo à droite.
La roulette de queue d'un train conventionnel est le plus souvent montée sur des lames à ressort en acier.
Elle peut être libre ou reliée mécaniquement à la gouverne de direction, on dit alors que la roulette est conjuguée.
Une roulette de queue libre ou "folle" sur son axe est généralement fixée à la structure du fuselage. La conduite de l'avion au sol se fait alors par action différentielle sur les freins des roues du train principal.
Ci-dessous, roulette de type Stampe SV4.
Une roulette de queue conjuguée est généralement reliée à la gouverne de direction par l'intermédiaire de ressorts. Elle est généralement débrayable aux grands angles pour permettre à l'aide des freins de tourner sur place ou de pousser l'avion en arrière lors d'une rentrée ou sortie de l'appareil du hangar.
Ci-dessous, roulette de queue conjuguée de type Jodel
Les avions à train classique sont encore beaucoup utilisés pour la montagne. Ci-dessous, la roulette est remplacée par un ski. On remarque à l'avant du ski la "chaîne" qui empêche le débrayage.
Certains avions très anciens comme le de Havilland DH 82 Tiger-Moth ci-dessous ne disposent pas de roulette de queue, mais d'un simple patin ou sabot, qui fait également office de ralentisseur, l'avion étant alors généralement dépourvu de freins. Avec un vent relativement fort sur un tarmac en dur, cet avion devient pratiquement incontrôlable au sol. L’auteur de ce site en a fait l’amère expérience lorsqu’il était jeune pilote.
Nous prendrons le train principal du Douglas DC3 comme d'exemple.
Principe de fonctionnement :
- en se rétractant, le vérin de manœuvre entraîne la partie haute vers l'avant.
- la contrefiche arrière retient la partie basse (roue, freins, etc.)
- l'atterrisseur se "plie" en deux pendant la rentrée
- une partie de la roue reste à l'extérieur du puits du train lorsque celui-ci est rentré, sauf sur les DC3 modifiés.
La photo ci-dessous montre l'épingle de sécurité avec sa flamme rouge. Celle-ci est systématiquement mise lorsque l'avion stationne au sol pour éviter une rentrée intempestive.
À gauche, photo d'une jambe de train de la plupart des DC3. À droite, jambe de train modifiée du DC3 avec ajout de deux trappes.
Sur ce type d'avion, les roulettes de queue ne sont pas toujours rétractables, même sur les "gros" comme le DC3.
À noter que le DC3 est son appellation civile et le C-47 son appellation militaire.
Ci-dessous, la roulette de queue du DC3. Elle est montée libre ou "folle" sur son axe de manière à assurer une maniabilité maximum lors du roulage au sol qui est conduit par action différentielle sur les freins. Une poignée placée au-dessous du piédestal reliée à une cheville permet de verrouiller l'ensemble de la roulette de queue avant le décollage. Lorsque la poignée est débloquée (position en avant), la cheville de verrouillage vient s'engager dans un trou sur le disque de la roulette pour la verrouiller.
À noter que la cheville de verrouillage de la roulette de queue ne s'engagera que lorsque la roulette est alignée avec l'axe de l'avion.
Ci-dessous, la roulette de queue escamotable du Beechcraft 18. Comme sur le DC3, elle est montée folle sur son axe de manière à assurer une maniabilité maximum lors du roulage au sol qui est conduit par action différentielle sur les freins. Un dispositif permet son blocage dans l'axe pour le décollage et l'atterrissage.