Cet article présente simplement le moteur Continental A-65 développant une puissance de 65 cv, et non le principe de fonctionnement d'un moteur d'avion. Ce moteur a été développé dans les années 40, et a équipé des dizaines de types d'avions légers, dont le Jodel D-112. De type quatre cylindres à plat, il ne comporte ni circuit électrique, ni démarreur. Il faut donc lancer l'hélice à la main pour faire démarrer le moteur.
Le moteur est équipé de deux magnétos d'allumage qui produisent le courant électrique permettant de créer les étincelles dans les chambres de combustion. Chaque cylindre comporte deux bougies. Des câbles individuels normalement non blindés relient toutes les bougies supérieures droites et les bougies inférieures gauches aux bornes de la magnéto gauche et les bougies supérieures gauches et les bougies inférieures droites aux bornes de la magnéto droite.
Sur le tableau de bord, un sélecteur à quatre positions permet de sélectionner les circuits.
- Postion OFF les deux circuits des magnétos coupés.
- Postion 1 circuit de la magnéto une sélectionné.
- Postion 2 circuit de la magnéto deux sélectionné.
- Postion ON les deux circuits sélectionnés (contact)
Ci-dessous le moteur vu de l'avant.
Ci-dessous le moteur vu de l'arrière
Le bâti moteur est formé d'une structure en tubes d'acier soudés. Il est fixé sur la cloison pare-feu de fuselage.
Le moteur est fixé au bâti par l'intermédiaire de silentblocs (nom d'une marque industrielle déposée). Les silentblocs, généralement en caoutchouc, sont des organes possédant, à la fois des propriétés d'élasticité et d'amortissement. Ils permettent de diminuer la transmission des vibrations du moteur sur la cellule.
Le réservoir de 60 litres est monté derrière la planche de bord au-dessus des jambes des pilotes. Il est réalisé en tôles minces soudées.
Un robinet coupe feu se trouve sous le réservoir (dessin ci-dessous). L'alimentation en essence est canalisée par gravité jusqu'au robinet coupe-feu, puis passe par un filtre avant d'alimenter le carburateur. Une pompe à injection permet d'injecter du carburant directement dans le carburateur.
Une purge placée sous le capot moteur permet d'évacuer les éventuels résidus d'eau du réservoir.
L'hélice du Jodel D112 est une hélice bipale à pas fixe et taillée généralement dans du hêtre.
Le diamètre de l'hélice est fonction de la vitesse en bout de pale, qui doit rester aux environs de 190 m/s. En raison de la célérité du son et de la traînée induite le rendement chute fortement à partir de 200 m/s en bout de pale. Le pas de l'hélice est déterminé en fonction de la vitesse de l'aéronef, du nombre de tours de l'hélice par seconde (nombre de tours moteur) et du diamètre de celle-ci.
À noter que pour une hélice à pas fixe, le pas reste constant, mais l'angle de calage évolue tout le long de la pale. Voir Mécanique du vol - Les différentes hélices.
Les billes de bois sont débitées en planches, puis séchées sous abri. Les planches sont ensuite rabotées pour obtenir une épaisseur d'environ 18 mm, assemblées et collées entre elles par une colle spéciale, et mises sous presse.
Le bloc composé de plusieurs planches est à nouveau raboté pour dresser les 2 faces de référence de la future hélice. Un perçage du trou de centrage, puis alésage au diamètre du moyeu à la toupie afin d’être bien perpendiculaire à la face d’appui de l’hélice servira de base pour le traçage.
Le traçage des contours et le détourage à la scie à ruban donnent à l'hélice sa forme exacte en plan.
Le taillage est effectué avec une fraiseuse numérique et mécanique pour les hélices fabriquées en séries. Sinon, le travail se fait manuellement.
Les pales sont poncées, vernies et renforcées avec de la fibre de carbone et de verre collée à la résine.
Puis pose du blindage de bord d'attaque en métal parfaitement intégré au profil, pour la protection contre les érosions mécaniques et hydrauliques (cailloux, insectes, pluie, etc.).
L'hélice est revêtue d'une couche d'apprêt et enfin peinte à sa couleur définitive.