L'enregistreur de vol « phonique », CVR crée un enregistrement de l'ensemble de l'environnement audio dans le cockpit. Cela inclut les conversations de l'équipage, les transmissions radio, les alarmes sonores, les mouvements des commandes, l'activation des interrupteurs, le bruit des moteurs, l'extension et la rétraction du train d'atterrissage et le bruit de l'air, etc....
Tous ces sons intéressent les enquêteurs. À partir de ces sons, il est souvent possible de déterminer des paramètres tels que le régime moteur, les pannes de système, la vitesse et le moment où certains événements se produisent. Les communications avec le contrôle du trafic aérien, les informations météorologiques radio automatisées et les conversations entre les pilotes et le personnel au sol ou de cabine sont également enregistrées.
Chaque CVR est équipé d'une balise de localisation sous-marine ULB pour aider à la localisation en cas d'accident en mer. Ce dispositif est activé lorsque l'enregistreur est immergé dans l'eau. Il transmet un signal acoustique sur 37,5 KHz qui peut être détecté à l'aide d'un récepteur spécial. La balise émet un signal à ultrason toutes les secondes pendant une durée d'au moins 30 jours consécutifs avec une portée de détection moyenne de 2 km, et peut émettre à des profondeurs allant jusqu'à 6 000 mètres (14 000 ft) .
Ci-dessous, enregistreur avec le CSMU (Crash Survivable Memory Unit) séparé et démontable de son socle.
Les CVR les plus anciens conservent les 30 dernières minutes de vol d'un avion. Alors qu'un CVR moderne conserve les deux dernières heures d'information.
En 2021, l'Agence européenne de la sécurité aérienne AESA, prévoit un minimum de 25 heures d'enregistrement des conversations dans le poste de pilotage, ce qui permettra d'améliorer l'efficacité des opérations.
Un CVR traditionnel typique mesure 16 cm de hauteur, 12,7 cm de largeur et 32 cm de profondeur. Il pèse environ 4,5 kg.
Au cours des années 1960, les FDR et les CVR sont devenus obligatoires sur les avions de ligne dans le monde entier. L'un des moyens d'enregistrer valablement,
un son à cette époque était la bande magnétique. D'ailleurs, cette technologie était largement employée à ce temps-là dans les studios de radio ou de production. À partir de 1965, on commence à installer des CVR à bord des avions commerciaux.
Pour étudier ce type d'enregistreur, l'AV-557C sera pris comme modèle.
L'AV-557C contient une poignée pour faciliter le transport et un connecteur électrique situé à l'arrière pour la connexion électrique avec l'avion.
L'AV-557C est un enregistreur coaxial à bobine, bidirectionnel, utilisant une bande à base de polyamide comme support d'enregistrement. Il permet un enregistrement continu sur quatre canaux avec une longueur de bande suffisante pour obtenir un enregistrement de 30 minutes. En fonctionnement, un total de huit canaux sont enregistrés : quatre dans un sens de défilement de la bande et quatre dans le sens opposé.
L'AV-557C change automatiquement le sens de défilement de la bande à chaque extrémité de celle-ci. Il s'efface automatiquement au fur et à mesure de l'enregistrement, de sorte que seule la dernière demi-heure d'enregistrement est conservée. Il est conçu pour enregistrer et conserver les 30 dernières minutes de communication et de conversation de l'équipage de conduite. Les conversations et les communications enregistrées peuvent être complètement effacées dès que l'avion est au parking par l'équipage, éliminant ainsi la possibilité d'un accès non autorisé à l'enregistrement. La lecture n'est possible que si l'enregistreur est retiré de l'avion.
Source : Aviation Collector
Comme les FDR l’enregistreur phonique a bénéficié lui aussi de cette évolution technologique, avec non seulement l’enregistrement du son en format numérique sur cartes mémoires non-volatiles de type FLASH, mais aussi une durée d’enregistrement pouvant être portée à deux heures (contre une demi-heure pour les CVR à bande magnétique).
Ci-dessous, support d'enregistrement sur carte mémoire.
Les cartes mémoire empilées ont un diamètre d'environ 4,45 cm et une hauteur de 2,54 cm. Ces cartes mémoire peuvent contenir jusqu'à 25 heures de données de vol.
Un panneau de contrôle permet de contrôler le bon fonctionnement du DFVR (Digital Flight Data Recorder) et du CVR (Cockpit Voice Recorder) au sol.
Ci-dessous, le panneau de contrôle placé sur le panneau supérieur de l'Airbus A320.
Au sol, le RCDR se met automatiquement sous tension pendant cinq minutes après l'application du courant électrique ou de façon continue si au moins un moteur est en marche. Il fonctionne en continu en vol. Le système s'arrête automatiquement 5 minutes après l'arrêt du dernier moteur. La sélection de l'interrupteur GND CTL sur ON met sous tension le CVR et le DFDR .
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GND CTL - La fonction ON met sous tension l'enregistreur vocal du cockpit CVR et l'enregistreur numérique de données de vol DFDR. Cette fonction est utilisée pour tester le CVR et le DFDR. |
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ERASE - Lorsque le bouton ERASE est enfoncé pendant deux secondes, il efface la bande du CVR, à condition que l'avion soit au sol et que la poignée du frein de stationnement soit activée. | ![]() |
CVR TEST - Lorsqu'on appuie et maintient le bouton, le test du CVR est activé à condition que le CVR soit sous tension et que la poignée du frein de stationnement soit activée. Pendant l'essai, un signal sonore à basse fréquence est émis par les haut-parleurs du cockpit. |
Les enregistreurs de vol sont conçus pour survivre aux impacts à grande vitesse et aux incendies après impact. Ils ne sont cependant pas invulnérables et sont parfois détruits. L'enregistreur est conçu pour assurer la survie des données, plutôt que l'enregistreur lui-même, en cas d'accident.
Sur la photographie ci-dessous après le crash de l'avion, on constate que la partie gauche, là où se trouvent les cartes mémoires non-volatiles de type FLASH, est intacte.
Les normes de résistance aux chocs des enregistreurs de vol ont été révisées en 2003 par le Comité de l'Organisation européenne pour l'équipement de l'aviation civile (EUROCAE).
Le module de mémoire de l'enregistreur doit maintenant résister :
- un impact produisant une décélération de 3 400 g pendant 6,5 millisecondes (ce qui équivaut à une vitesse d'impact de 270 nœuds et à une décélération ou une distance d'écrasement de 45 cm)
- une force de pénétration produite par un poids de 227 kilogrammes (500 livres) qui est lâché d'une hauteur de 3 mètres (10 pieds)
- une force d'écrasement statique de 22,25 kN (5 000 livres) appliquée en continu pendant cinq minutes
- un feu de 1100 degrés Celsius pendant 60 minutes.