La méthode ACN/PCN est un système international normalisé élaboré par l’Organisation de l’Aviation Civile Internationale OACI qui vise à fournir des renseignements sur la résistance des chaussées aéronautiques et qui permet de ce fait de juger de l’admissibilité de chaque avion en fonction de sa charge et de la résistance des chaussées. Cette méthode est applicable depuis 1983 par l’ensemble des États membres de l’ OACI.
Le principe de cette méthode est relativement simple puisque l’on associe à chaque zone homogène d’une plate- forme un PCN qui reflète la capacité portante de la chaussée. Cette information est publiée de la manière suivante (d’après les spécifications de l’Annexe 14 de l’OACI) :
Le nombre est le numéro de classification de chaussée arrondi à un nombre entier ; il sera utilisé en comparaison avec l’ACN.
On entend par « zone homogène » un secteur dont les caractéristiques techniques de la chaussée sont identiques ou du moins suffisamment proches pour être assimilées.
F pour les chaussées souples (Flexible en anglais), c’est-à-dire composées essentiellement d’enrobés bitumineux ;
R pour les chaussées rigides composées essentiellement de béton de ciment.
Pour les chaussées « mixtes » composées à la fois de béton de ciment et d’enrobés bitumineux, on utilise la publication qui correspond le mieux au comportement mécanique de la chaussée.
Catégorie de résistance du sol support (sol « naturel » sous la chaussée).
A- résistance élevée
B- résistance moyenne
C- résistance faible
D- résistance ultra faible
W pas de limite
X 1,5 MPa
Y 1MPa
Z 0,5 MPa
Remarque : les limitations de pression de gonflage sont relativement rares. Lorsqu’elles existent, elles sont la plupart du temps liées à l’état de la couche de roulement (limite de cisaillement des matériaux). C’est pour cette raison qu’il n’en sera pas fait mention ultérieurement. Mais bien entendu, pour tout accueil d’aéronef, il convient de vérifier que les pressions de gonflage respectent les tolérances lorsque des limitations sont indiquées au niveau de la chaussée.
T technique (seul cas qui va être étudié par la suite)
U "par expérience" du trafic existant.
Le but n’étant pas ici d’expliquer comment on calcule un PCN, mais plutôt d’indiquer comment utiliser le PCN publié sur une chaussée, il ne sera pas ici fait état de cette base d’évaluation.
Cet autre paramètre représente « l’agressivité » d’un avion sur une chaussée.
Il est déterminé, conformément à certaines procédures normalisées, par les constructeurs aéronautiques.
Cet ACN est publié sous la forme simplifiée suivante :
Avec ce tableau et en connaissant la masse à laquelle un appareil veut venir (sur une plate-forme dont la qualité du sol support est connue), il est possible de déterminer l’ACN de l’avion.
Exemple :
L’A 321 dont les caractéristiques sont données ci-dessus veut se poser à la masse de 60 tonnes sur la plate-forme donnée comme modèle dans le paragraphe précédent 27/F/A/W/T.
Il convient dans un premier temps de déterminer l’ACN de l’avion dans la configuration de vol selon laquelle il veut se présenter.
Le sol support de la plate-forme étant de catégorie A, on lit dans le tableau ci-dessus les valeurs extrêmes de l’ACN. Sachant que la variation de l’ACN est linéaire en fonction de la masse, on en déduit aisément l’ACN de l’avion considéré à la masse à laquelle il souhaite venir.
Conclusion : l’ACN de l’A 321 à la masse de 60 t avec un sol support de qualité A est de 31.
Les éléments de base posés, l’explication de cette méthode peut être schématisée par le principe suivant : si l’ACN est inférieur au PCN, l’avion peut manœuvrer sur cette aire sans restriction. Dans le cas contraire, c’est-à-dire si ACN > PCN, l’avion peut, néanmoins, être accepté sous certaines conditions, en se voyant appliquer des limitations en terme de masse et/ou de fréquence d’accueil.