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HISTOIRE DES AEROSTATS SECONDE PARTIE



- Les ballons captifs pendant la guerre 14/18
- Les dirigeables pendant la guerre 14/18
- Les dirigeables entre les deux guerres
- Les ballons et dirigeables après les années 1950

Durant les années précédant la Première Guerre mondiale, le haut commandement français pense que, si un conflit doit éclater, il sera court et basé sur l’offensive. Il est donc admis que dans des combats dont on prévoit la mobilité, les ballons captifs, par définition statiques ou du moins difficilement déplaçables, ne présenteront guère d’intérêt. C’est pourquoi le haut commandement va décider de supprimer les ballons captifs des armées en campagne dès 1911, ne laissant subsister que les compagnies d’aérostiers des grandes places fortes : Verdun, Toul, Épinal, Belfort. Le matériel ne sera pas renouvelé à compter de 1913. Aussi est-il vieilli lorsque commencent les hostilités. En ce qui concerne les dirigeables, comme que pour l’aviation, leur rôle n’est nettement défini.
Lorsque les hostilités éclatent, c’est à la dure leçon des faits que vont être confrontés idées et préjugés et il faudra repenser le rôle des ballons captifs et des dirigeables.
Ils découvrent, dès les premiers mois de la guerre, que les Allemands ont conservé les leurs et que leurs excellents ballons cylindriques, les « Drachen », rendent d’inappréciables services à leur artillerie. Il faut donc recréer ce qui avait été abandonné mais aussi, pour parer au plus pressé, utiliser au mieux le matériel existant.

Les ballons captifs pendant la guerre 1914/1918

1914       Drapeau Français

Le capitaine Saconney mis au point la reconnaissance aérienne avec des ballons et des cerfs-volants pour l'artillerie à fin de connaître l’emplacement des « batteries » adverses, ainsi que le déplacement des troupes. Ces structures de bambou et de toile de coton étaient utilisés quand soufflait un vent fort, empêchant l'utilisation des ballons captifs. La nacelle étaient rattachée à un train de cerfs volants. Cerfvolant
Ballon Spherique Le ballon sphérique dit « de siège » de 750 m3, peu différent de celui qui a été conçu, trente ans auparavant, par le colonel Renard, et qui est tracté par un treuil à vapeur tiré par huit chevaux. Ce ballon est instable et inutilisable par vent supérieur à 10 m/s soit 36 Km/h.

1914       Drapeau Allemand

Un drachen est un ballon captif allemand de forme allongée et équipé d’un empennage. Il constituait un progrès notable sur les ballons sphériques utilisés auparavant, en ce sens qu’ils pouvaient monter plus haut et surtout fonctionner même par vent pouvant atteindre plus de 15 m/s soit 50Km/h. Ballon Drachen

1914       Drapeau Français

Ballon Lenoir Pressés par le temps, les français copient le Drachen allemand dans les ateliers de Chalais-Meudon et sortent en décembre 1914 le ballon H de 800m3. De qualité aérodynamiques imparfaites , il tire dangereusement sur son câble et nécessite des treuils puissants pour le ramener à terre par vent fort. Mais il peut fonctionner par vent de 14m/s.
Le Capitaine Saconney organise à Epinal une section automobile d'Aérostiers. Avec un treuil automobile à vapeur, des camions et des autobus pour le matériel et le personnel. Le treuil servait de frein pendant la montée, à le stabiliser en altitude puis à le ramener au sol. Pour une journée entière de manoeuvre environ 1000 litres d'eau et 350kg de charbon étaient nécessaire à la chaudière du treuil. Treuil vapeur

1915       Drapeau Français

Ballon Caquot Le capitaine Albert Caquot élabore en avril 1915 le ballon type L. Plus stable, tirant moins sur sa corde le ballon L montre une résistance aérodynamique très bonne. Malheureusement, l'inertie bureaucratique agit et la construction du modèle H continue. La ballon L ne sera jamais utilisé.
Comme ses prédécesseur le treuil Caquot possèdait deux câbles, un câble pour l’ascension du ballon et un câble de 2.000 mètres pour cerf-volant. Chaque câble était entraîné par son propre moteur à essence. Le tout était monté sur tracteur Latil à 4 roues motrices modèle 1915. Le treuil de « Caquot » était considéré comme le plus efficace de ceux qu'on avait mis au point à cette époque. Treuil essence

1916       Drapeau Français

Un ballon Caquot à deux observateurs

Ballon Caquot
Etudié par Caquot en 1915, la fabrication du ballon type M est entreprise dès le début 1916. Le ballon tenait par vent de 25 m/s soit 90 km/h, contre 15 pour le Drachen et 10 pour le ballon sphérique. L'amélioration tenait à la présence de trois empennages souples à l'arrière, de la sorte que le ballon s’orientait et s’immobilisait dans le vent. C'est une grande avancée technique et de juillet à fin novembre 1916, 46 ballons type M furent livrés.

1916       Drapeau Allemand

Mais cette avance technique sera bientôt réduite à néant. Le nouveau ballon Caquot M vient d’arriver dans une compagnie anglaise dans la Somme. Lors d'une manoeuvre un ballon sans observateur à bord a cassé son câble dans des circonstances obscures et atterri dans les lignes ennemies. Ce qui permit aux Allemands l’occasion inespérée de copier un ballon supérieur au leur.
Ballon Drachen 02

Les missions

Les aérostiers transmettaient leurs observations par l'intermédiaire d'un câble téléphonique placé à l'intérieur du câble d'acier qui retenait le ballon. Puis ce câble fût remplacé par un câble plus léger, puis résistant et muni de 3 âmes téléphoniques. En 1918 les communications avec les artilleurs peuvent se faire cette fois , grâce au poste de TSF dont sont munis les ballons et les batteries.
Photos ci-dessous : Observation à bord d'un ballon. Photo de droite l'aérostier est debout devant un carte déployée afin de transmettre les informations exactes sur le positionnement. On devine le casque radio sur ses oreilles pour communiquer avec le sol par T.S.F

Treuil vapeur Treuil vapeur
Les observateurs étaient exposés aux rigueurs du froid et des intempéries, mais surtout ils avaient à redouter les attaques de la chasse adverse. Devant le nombre de ballons abattus par l’ennemi il devient urgent, de donner à l'observateur une bouée de sauvetage, et le G.Q.G. demande la mise au point et la fabrication de parachutes. Juchmès, ancien pilote du Lebaudy, avait peu avant 1914, réalisé un parachute qu'il destinait aux dirigeables. Il n'a qu'à perfectionner son matériel avec le capitaine Letourneur, en ajoutant une ceinture-harnais et un sac. En décembre 1915 et janvier 1916 les observateurs en sont tous pourvus.

Ballon saut
Ballon en flammes
Les ballons captifs ont été aussi utilisés avec succès dans la Marine, soit comme auxiliaire de dragueurs de mines, soit sur les escorteurs de convois dont ils multipliaient le champ de surveillance. Début 1917 les ballons Caquot P adaptés au service de mer et pouvant supporter des vents de 35m /s soit 125Km/h sortent en série :101 en 1917 et 139 en 1918. Ballon Marine P



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Les dirigeables pendant la guerre 1914/1918

Au début de la première guerre mondiale le bilan de la première compagnie de transport aérien DELAG (Deutsche Luftschiffahrt Aktiengesellschaft) est de 1588 sorties effectuées par sept dirigeables. 172535Km parcourus, 3176 heures de vol et 34028 passagers transportés sans aucune perte de vies humaines malgré la destruction de plusieurs appareils. Les firmes Zeppelin, Lind Er Schtrümpf et Schütte-Lanz vont marquer l'essor du dirigeable rigide, pendant la guerre. Zeppelin privilégie l'utilisation de l'aluminium pour la construction de la structure tandis que Lind Er Schtrümpf et Schütte-Lanz se fait la spécialiste des ossatures en bois.

1914       Drapeau Allemand

Au déclenchement des hostilités l'Allemagne a une grande expérience sur la fabrication et le pilotage des dirigeables, qui vont être utilisés pour la reconnaissance et le bombardement, notamment sur l'Angleterre.
A la fin de la guerre sur un total de 128 appareils mis en service les pertes s'élèvent à 78 appareils abattus ou accidentés. Ils ont effectués 1189 missions de reconnaissance et 231 attaques à la bombe.

Zeppelin LZ 54

Ballon LZ 54

1914       Drapeau Français

Le Conté début 1914

Dirigeable Conté
En 1914, la France comptait une dizaine de machines, dont cinq estimées vraiment opérationnelles dont le rayon d’action n’était pas comparable aux Zeppelins allemands, ils étaient positionnés sur les places fortes de la frontière (Maubeuge, Verdun, Toul, Epinal). Leur mission est essentiellement de la reconnaissance et accessoirement du bombardement. Ils sont peu connus des troupiers français, qui croient voir dans tout objet volant gonflable un zeppelin. La France construisit d'autres dirigeables pendant la guerre et reçoit de l'Angleterre des Sea-Scout pour la chasse aux sous-marins allemand.

1915       Drapeau anglais

Les petits dirigeables souples anglais Sea-Scout SS sont utilisés par la Royale-Navy, dès 1915, comme patrouilleur pour la recherche des sous-marins allemands le long des côtes anglaises. Ils sont facilement reconnaissable à leur nacelle en forme de fuselage d'avion. Devant cette réussite technique, plusieurs versions de la classe "SS" vont suivre. La version SST (Twin) pouvait emportait un équipage de 5 hommes. Avec une vitesse de pointe atteignant environ les 100 km/h, il pouvait rester en l'air jusqu'à 2 jours. Un total de 215 dirigeables furent construits pendant la guerre, dont plusieurs furent livrés aux marines françaises, italiennes et américaines  Dirigeable SeaScout



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Les dirigeables entre les deux guerres

1919       Drapeau Anglais

Le R34 s’éleva d’East Fortune le 2 juillet 1919 à 1h 42 et prit la direction de l’ouest. Le 6 juillet le dirigeable était en vue de New York, mais personne au sol n’avait la plus petite expérience sur la façon d’assister un dirigeable. Le Major EM Pritchard dut donc sauter en parachute de l’aérostat, et le R34 se posait à 13 h 54 à Mineola, Long Island. Le R34 réalisait ainsi la première traversée est-ouest de l’Atlantique en ballon, en établissant un record de durée, ayant tenu l’air 108 h 12 min. Redécollant le 10 juillet à 3 h 54, il se posait le 13 juillet à 6 h 57 à Pulham après avoir parcouru 6 444 km. Ballon R 34

1920       Drapeau Français

Ballon Dixmude La France récupéra à titre de dommages de guerre le Zeppelin LZ 114 qui appartenait à la marine impériale allemande, mais il n’était pas encore en service quand la guerre prit fin. Le 13 juillet 1920, il arriva en vol à Maubeuge, en provenance de Friedrichshafen. Rebaptisé Dixmude en l’honneur des fusiliers marins il fut convoyé à Cuers (Var). Le 20 décembre 1923 après deux ans d'abandon, alors qu’il s’apprêtait à tenter une croisière au dessus du Sahara, il fut pris dans un orage entre la Sicile et la Tunisie. Le lieutenant de vaisseau du Plessis et 44 marins périr dans cet accident.

1926       Drapeau italien

Le Norge est un dirigeable semi-rigide construit en Italie par Umberto Nobile. L'expédition part de Rome le 29 mars, et arrive à Oslo le 14 avril. Le Norge va ensuite vers Vadsø en passant par Leningrad. Puis traverse la mer de Barents pour arriver à Ny-Ålesund (Svalbard), sa dernière escale avant d'aller au pôle. Il quitte Ny-Ålesund le 11 mai, survole la baie de la Madeleine puis l'île d'Amsterdam et s'engage sur l'océan Glacial Arctique. Le 13 mai 1926 à 1 h 25, le pôle Nord est atteint. Des drapeaux norvégien, américain et italien sont jetés par-dessus bord sur la glace. Deux jours plus tard, le 14 mai, le dirigeable arrive à Teller (Alaska), où l'équipage décide d'atterrir à cause du mauvais temps. Ballon Norge

1929       Drapeau Anglais

R - 101

Ballon R101
A la fin des années vingt, la Grande-Bretagne se dote de deux dirigeables devant assurer des vols commerciaux dans l’Empire Britannique : le R.100 et le R.101. Le R101 part le 4 octobre à destination de Karachi, avec une escale de ravitaillement prévue à Ismaïlia en Égypte. Au-dessus de la Picardie, vers 2 heures du matin, le R101 rencontra des rafales de vent qui déchirèrent l'enveloppe extérieure supérieure du dirigeable, provoquant une rupture d'un des ballons de gaz. Le R101 s'écrasa sur une colline juste au sud de Beauvais. Quarante-huit des 54 passagers et membres d'équipage furent tués. A la suite de cet accident, le gouvernement britannique arrêta le projet, et le R100 fut mis à la casse en 1931.

1931       Drapeau suisse

Ayant prouvé la théorie de la Relativité grâce à des expériences menées dans un ballon à 4000 mètres d'altitude en 1926, Auguste Piccard s'était lancé le défi d'atteindre la stratosphère. Le 27 mai 1931 à Augsbourg, il s'élève en ballon libre dans la stratosphère avec son assistant, l'ingénieur suisse Paul Kipfer, devenu pour ce fait citoyen d'honneur de Bienne. Il atteint l'altitude de 15 781 mètres, qui fut homologuée comme record du monde. A cette occasion, il est le premier à voir la courbure terrestre. C'est l'ingénieur belge Max Cosyns, de l'Université libre de Bruxelles, qui accompagne le professeur Piccard lors de sa seconde ascension stratosphérique le 18 août 1932. Ballon Piccard Kipfer

1931       Drapeau américain

Ballon Akron Macon L’USS Akron (ZRS-4) et son jumeau l'US Macon (ZRS-5) étaient des dirigeables rigides remplis à l'hélium, appartenant à la marine des États-Unis. Ils étaient longs de 240 m, d'un diamètre de 44 m et avaient une autonomie de 12 000 km, avec une vitesse maximale de 135Km/h. Chacun d'entre eux était muni de 8 moteurs Maybach de 560 ch. Le vol inaugural de L'US Akron à lieu le 23 septembre 1931. Le 4 avril 1933, vers 1 h 30 du matin, pris dans une violente tempête, l’Akron s’abîme en mer, tuant 73 personnes, seuls quatre hommes ont pu être repêchés par les marins du Phoebus, bateau-citerne allemand.
L'USS Macon entra en service pour la marine le 23 juin 1933. En 1935, le Macon fut endommagé par un orage et disparu , au large de la côte du Big Sur (Californie) sur 76 membres d'équipage, 2 furent tués. A la suite de ce nouvel accident, la marine décida de ne plus utiliser que des dirigeables non rigides.
Tous les deux comportaient un trapèze pour le lancement et l'amarrage des aéroplanes, avec un hangar interne pouvant contenir cinq avions.

Accrochage réussi d'un F9C Sparrowhawk

Ballon Akron Macon

1936       Drapeau allemand

L'Hindenburg amarré à Lakehurst (USA).

Ballon Hindenburg
Le LZ 129 Hindenburg, construit par la firme allemande Zeppelin, est le plus grand dirigeable commercial jamais réalisé et affecté sur une ligne régulière Europe - États-Unis. Après 14 mois de service actif affecté au transport commercial, il a accumulé 6000 heures de vol au cours de nombreuses traversées transatlantiques entre l'Allemagne et New York, mais aussi Rio, parcouru 337000 kilomètres et transporté 1600 passagers sans jamais connaître d'accident.
Ballon Hind. salon

⇐   Ci-contre le salon de l'Hindenburg.
⇓   Ci-dessous la salle à manger.

Ballon Hind. salle à manger
Le 3 mai, le Hindenburg s'envole de Berlin pour rallier New York. Le voyage s'est déroulé normalement, mais l'atterrissage est retardé par un orage. Quelque 200 manœuvres -marins et ouvriers- s'apprêtent à l'amarrer. Un incendie éclate à la poupe du dirigeable, rapidement alimenté par le dihydrogène. L'aéronef perd son stabilisateur horizontal et s'écrase au sol. Le brasier est nourri par le carburant diesel des moteurs. Il y avait 97 personnes à bord, 61 membres d'équipage et 36 passagers. L'accident fait 35 morts, dont 21 membres d'équipage, 1 membre du personnel au sol et 13 passagers. Ballon Hindenburg incendie



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Les ballons après 1950

A la fin des années 1950, l'utilisation d'une fibre synthétique pour l'enveloppe (le nylon), et d'un gaz de pétrole liquéfié (le propane) comme carburant, allaient relancer la montgolfière, en permettant un usage souple et sécurisé. Les premières montgolfières ainsi modernisées volent d'abord aux États-Unis. Elles arrivent en France en 1972 et sont devenues de sport et de loisir.

Actuellement (2015) il existe en France plusieurs dizaines d'associations de montgolfière et chaque année en juin, une fête de la montgolfière qui se déroule à Annonay, en l'honneur de la mise au point et du premier décollage de l'appareil des frères Montgolfier. Ballon Mongolfière

Tour du monde       Drapeau suisse     Drapeau anglais

Le 21 mars 1999, le Suisse Bertrand Piccard et le Britannique Brian Jones atterrissent en Égypte à 500 km du Caire après avoir bouclé le tour du monde à bord du "Breitling Orbiter 3" , en 19 jours 21 heures et 55 minutes. Ce vol constitue aussi un record de durée, d'altitude pour ce type de ballon (11 375 m) et de distance, avec 40 813 kilomètres parcourus. Partis le 1er mars au matin (9 h 5) de Château-d'Oex (Suisse), ils ont survolé pas moins de vingt-cinq pays.

Ballon nacelle Selon le même principe de ballon que celui utilisé par Jean-François Pilâtre de Rozier (1754-1785) lors de son dernier vol, le 15 juin 1785, – combinaison d'une montgolfière et d'un ballon à gaz empli à cette époque d'hydrogène – mais cette fois avec deux énergies modernes (l'hélium et le propane), les deux Européens ont réalisé, à une vitesse qui n'a jamais dépassé les 250 km/h, un des derniers exploits mythiques de ce XXe siècle.

Et les dirigeables ?

Nouveaux dirigeables       Drapeau allemand

Les dirigeables ne fendent plus les cieux depuis la catastrophe du Hindenburg. Trop lents, trop grands, trop contraignants… l'avion, devenu plus fiable et plus flexible, surclasse ces géants des airs. La société Zeppelin renaît bien, mais avec quelques modèles limités à un usage de promenade, de publicité aérienne ou de surveillance. Ils ne sont utilisables que par beau temps, ce qui limite beaucoup leurs possibilités. Dirigeable Airship
Dirigeable Airship cabine L'intérieur de la cabine du zeppelin avec ses larges hublots. Au fond le poste de pilotage avec les deux membres d'équipage.

Les dirigeables du futur

L'hélium pour remplacer l'hydrogène
Comme tous les ballons, les aérostats utilisent le principe d'Archimède : le ballon et rempli de dihydrogène ou d'hélium, un gaz plus léger que l'air pour un même volume, et qui le fait donc s'élever. Contrairement au dihydrogène, l'hélium est un gaz parfaitement inoffensif et ininflammable (il est même utilisé pour éteindre les incendies !). Très léger (0,18 kg/m3 contre 1,2 pour l'air dans des conditions normales), il est malheureusement rare et donc cher.
Avantages
- les aérostats n'ont pas besoin d'aéroport (décollage vertical), peuvent faire du "sur-place", et ne génèrent aucune nuisance sonore pour les riverains.
- possibilité de transporter de très lourdes charges;
- mode de transport économique (meilleur rapport «masse transportée / coût kilométrique»
- Les nouveaux aérostats sont extrêmement stables. Le ballon est construit sur une structure de tubes d'aluminium recouverts de panneaux semi-rigides en carbone composite ultra-légers, ou la possibilité de fixer des panneaux photovoltaïques.
Inconvénients
- une forte prise au vent du fait d'un volume important, ce qui le rend très vulnérable par mauvais temps ou lors de rafales de vent au près du sol; actuellement au-delà de 40km/h, le dirigeable n'est pas manœuvrable;
- un risque de surcharge dû à la neige ou au givre, même si les dirigeables y sont moins sensible que les avions. Les nouveaux dirigeables résistent mieux aux intempéries;
- une faible manœuvrabilité;
- un rapport « encombrement / volume de charge utile » très défavorable. On considère en effet qu'il faut 1 m3 d'hélium pour transporter 1 kg de charge.

Quelques unes des sociétés internationales qui font actuellement des recherches sur l'utilisation des dirigeables.

Thales Alenia Space travaille au lancement en 2020 de Stratobus, un ballon solaire de 70 à 100 mètres et large de 20 à 30 mètres. Stratobus, étonnant engin à mi-chemin entre le drone et le satellite, permettra de remplir de nombreuses missions : observation, sécurité, télécommunication, broadcast, navigation… avec une durée de vie de 5 ans. Stratobus Thales
Aeros Corp Aeros Corp société californienne et le Pentagone ont signé un contrat d'études de 50 millions de dollars en 2005, pour développer un prototype de véhicule de transport hybride capable de transporter jusqu'à 500 tonnes de matériels à la vitesse de 220 km/h et de couvrir un rayon d'action de 12.000 milles nautiques (22.224 km). L'engin devra également être capable de se poser partout au plus près des bases militaires et des troupes engagées sur un théâtre d'opérations.
Dirisolar sera un dirigeable à fond plat et à coque rigide conçu pour être autonome, manœuvrable en toute autonomie par le pilote et respectueux de l’environnement. L’utilisation de panneaux photovoltaïques couplés à des batteries ultralégères rend le projet Dirisolar énergétiquement autonome. L’objectif est de faire de Dirisolar le premier dirigeable capable de faire le tour du monde sans escale et libre du choix de son itinéraire. Ce dirigeable solaire offrira de multiples utilisations possibles, transport de passagers, transports de charges, explorations scientifiques et observations du sol. Dirisolar

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